Pierre de Bérulle - Communauté de la Providence de Lisieux

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Pierre de Bérulle

Spiritualité


A l’origine de l’école de spiritualité française
Pierre de Bérulle



 Pierre de Bérulle est né dans une famille catholique appartenant à la petite noblesse et à la magistrature, le 4 Février 1575 au château de Cérilly près de Troyes. Il est l’aîné d’une famille de 4 enfants, qui après le décès du père en 1582, s’installe à Paris.

Après ses études classiques, il étudie la philosophie et entreprend des études de théologie.

  Les décrets du Concile de Trente (1545-1563) ne sont pas encore reçus en France, néanmoins un renouveau se profile déjà…

 Les oppositions entre les Chrétiens catholiques et protestants marquent le pays. Les controverses sont parfois vives. Pierre lui aussi, rencontre, et discute avec les Réformés.



Il fréquente assidûment « le salon de Madame Acarie » sa cousine, où il découvre les écrits spirituels des rhéno-flamands, de Thérèse d’Avila… Là, le jeune Bérulle côtoie bon nombre d’hommes et de femmes désireux d’un renouvellement profond de la vie de l’Eglise. Car à cette époque, les évêques sont plus souvent à la cour royale que dans leur diocèse, et comme d’autres prêtres et certains monastères ils perçoivent des « bénéfices ». Pourtant, beaucoup de prêtres et de religieux vivent dans des conditions matérielles précaires, ils manquent de formation intellectuelle et spirituelle et le peuple français vit dans la pauvreté et l’ignorance…



Le Cardinal de Bérulle et Madame Acarie fondent les Carmélites.

C’est dans ce contexte, que Pierre de Bérulle après une  retraite de 40 jours chez les capucins, est ordonné prêtre à Paris le 5 Juin 1599.  Renonçant à tous ses bénéfices, il se donne totalement à l’unique Prêtre : Jésus-Christ.

  Désormais le regard de Bérulle est centré sur le Christ, en Lui Dieu invisible se manifeste, il est profondément marqué par la grandeur de Dieu et l’anéantissement du « Verbe fait chair ». Les mystères de l’incarnation, de l’enfance, de la vie de Jésus qu’il contemple, imprègnent sa vie, son enseignement, ses nombreux écrits, sa mission… « L’homme ne se réalise qu’en s’unissant à Dieu dans l’adoration et dans l’amour ».

 En 1604, Pierre de Bérulle contribue à l’implantation du Carmel Thérèsien en France, de nombreuses fondations s’en suivent : 43 monastères sont ouverts en 25 ans !

 En 1611, sur le modèle de l’Oratoire fondé par Philippe de Néri en Italie,  Bérulle qui a un sens aigu du sacerdoce fonde, en France, pour des prêtres séculiers, la congrégation de l’oratoire de Jésus et de Marie Immaculée. Avec 5 compagnons, il forme la première communauté. Ensemble, ils s’unissent à la prière du Christ qui intercède pour les hommes,  ils chantent l’Office au chœur, et passent de longs moments en prière, ils étudient la Bible, les Pères de l’Eglise et la théologie. Tout un mouvement de renouvellement de la vie des prêtres  enracinée dans la contemplation du Christ-prêtre commence.

 L’Esprit et les sentiments du cœur du Christ qui animent et façonnent ces missionnaires, prépare des transformations et la rénovation de l’Eglise en France. Selon Bérulle le renouveau sacerdotal qui s’impose, passe également par la formation de la jeunesse. Pour assurer cette mission éducative les Oratoriens ouvrent des collèges.

A plusieurs reprises, Bérulle assure des missions diplomatiques. En 1627, le Pape Urbain VIII le nomme cardinal.
Il meurt en célébrant la Messe le 2 Octobre 1629. L’oratoire de France compte à cette date 50 maisons et 12 collèges.  

Si Bérulle est un maître, ses disciples sont nombreux : Condren, Olier, Jean Eudes etc… Profondément imprégnés du mystère de l’Incarnation, tous d’une façon ou d’une autre, se sont confrontés aux problèmes de la vie de l’Eglise et de la société de leur temps, et à l’écoute de l’Esprit, chacun à sa manière à chercher à porter remède à différentes formes de pauvreté… Aujourd’hui encore, l’influence de l’école française de spiritualité marque profondément la vie de l’Eglise sur tous les continents. Certains textes du Concile Vatican II sont teintés de cette spiritualité : Dignité de l’homme, grandeur du Baptême, communion au Christ etc…

Certes, dans notre pays, la situation de la société et de l’Eglise du XXI ème siécle n’est pas celle du XVII ème. Si nombre de  pauvretés ont disparu, d’autres subsistent, et de nouvelles formes apparaîssent dans un monde en crise, où beaucoup de nos contemporains ne trouvent plus de raisons de vivre, cherchent un sens à leur vie, et ne connaissent pas Dieu.

A l’initiative de la conférence des évêques de France, depuis plusieurs années déjà, les Chrétiens sont invités à
« aller au cœur de la foi », et à ouvrir de nouveaux chemins pour « proposer la foi dans la société actuelle ». Comme Bérulle en son temps, saurons-nous tourner notre regard vers le Christ, écouter sa Parole, nous laisser conduire par son Esprit, afin qu’aujourd’hui, à travers nous, le Seigneur poursuive sa mission dans ce monde en quête d’espérance ?


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